Le 5 Avril 2007

Alors que les principaux candidats à l’élection présidentielle ont fait part de leurs réponses aux questions que nous leur avions adressées, il nous semble opportun que l’ANDèS attire leur attention sur la proposition de loi présentée le 5 mars dernier au Sénat américain sous le titre « America Competes Act ».

À travers ce texte, les Etats-Unis se préparent à réagir de manière spectaculaire et largement consensuelle à la crainte d’un effritement de leur leadership scientifique et technologique, face à la montée de la Chine et de l’Inde. En effet, ce projet de loi propose tout d’abord l’accélération des programmes de recherche, avec notamment un doublement du budget de la NSF (agence Américaine de financement de la recherche) en 5 ans (de 5,6 Milliards de dollars en 2006 à 11,2Milliards en 2011). Il propose également, dans une visée de long terme, un renforcement coordonné des enseignements scientifiques tout au long de la scolarité afin de pourvoir le pays en chercheurs et en enseignants de qualité internationale.

Cette révision à la hausse de l’effort public américain pour promouvoir la recherche, les chercheurs et la formation scientifique, nous prouve une fois encore qu’aux yeux des pays leaders, le capital cognitif et humain est un préalable nécessaire à tous les programmes de croissance, de compétitivité et de création d’emplois. Comme l’ont très bien compris les pays actuellement en croissance rapide, il n’est plus aujourd’hui de dynamisme économique sans dynamisme scientifique, car les investissements en savoirs sont les garants de la compétitivité, de l’attractivité et des emplois de demain. Il paraît donc incohérent de vouloir reconquérir ou sauvegarder une place éminente dans la liste des pays développés, sans investir massivement dans la recherche.

Dans cette perspective, la France, déjà très en retard sur le chemin d’une société et d’une économie de la connaissance, ne peut se contenter de colmater quelques brèches en invoquant la contrainte de la dette publique. Les dépenses publiques en matière de recherche ne sont pas des dépenses ordinaires, il s’agit d’investissements pour l’avenir, aussi nécessaires aujourd’hui que les infrastructures de transport le furent après la deuxième guerre mondiale. En outre, leur poids dans le budget public, actuellement très modeste, permet d’imaginer de forts taux de croissance sans détérioration catastrophique du solde budgétaire. Rappelons par exemple que dans la LOLF de 2006, le budget de l’ensemble des formations et de la recherche universitaire est de 10 Milliards d’€, et coûte donc à la collectivité 6 à 7 fois moins que l’ensemble des subventions et exonérations de charge attribuées aux entreprises, sans aucune garantie, pour« sauvegarder des emplois ».

Finalement, la lecture de la proposition de loi américaine pousse l’ANDèS à regretter encore davantage que les questions concernant le rôle de la recherche dans une politique de croissance et l’avenir de la France soient aussi peu présentes dans le débat de la campagne présidentielle. Notre association invite donc solennellement les candidats et les médias à profiter des quelques semaines qui restent, pour donner enfin à cet enjeu majeur la place qu’il mérite.

Réponse des principaux candidats aux question de l’ANDèS : http://www.andes.asso.fr/presidentielle2007.html

En savoir plus sur le « America Competes Act » : http://www.andes.asso.fr/download/TheAmericaCompetesAct-Section-By-Section2.pdf

À propos de l’ANDèS :
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