En janvier 2004, Stéphane Cordier, Président de l’ANDèS, a participé au colloque APSERT (Association d’échanges et de réflexion sur l’analyse stratégique, la prospective et l’évaluation de la recherche et de la technologie). Ce colloque avait l’attractivité des filières scientifiques et techniques.

Le texte ci-dessous, rédigé par S. Cordier, est paru dans l’ANDèS Info (publication  destination des adhérents) numéro 100

A l’occasion de l’AI100, j’ai choisi de présenter des propositions que j’ai faites lors du colloque ASPERT en janvier 2004. J’ai participé à la table ronde intitule « des réformes nécessaires » … pour améliorer l’attractivité des filières scientifiques, qui était le thème de la journée.

Je résumerai mon intervention en deux points : des réformes destinés au grand public ; et celles destine aux personnes qui ont fait le choix d’études scientifiques.

  1. Améliorer l’image du chercheur auprès du public

Les médias a acquis une influence considérable et ont certainement une forte part de responsabilité. Nos sociétés portent au pinacle des sportifs ou des vedettes, mais ne mettent pas assez en avant nos chercheurs. Les journalistes scientifiques pourraient prendre une part active dans la mise en place d’une filière de formation scientifique des journalistes. Le CNRS pourrait jouer un rôle moteur sur ce sujet.

Par ailleurs, le public apprécie les conférences scientifiques, le succès de  » l’université de tous les savoirs  » en est la preuve. Il faudrait sans doute généraliser de telles opérations (et les relayer dans les médias !) Il faudrait que les scientifiques eux-mêmes ne fassent pas d’autodénigrement (même si l’esprit critique est une qualité pour la recherche !) et ne se présentent pas comme des assistés (avec le vocabulaire associe : allocataire, bourse, aides….) mais comme des acteurs du développement économique et des progrès technologiques. Il serait également utile de mieux former les scientifiques  la communication.

  1. Améliorer les conditions des tues scientifiques

Voici quelques propositions parmi les thèmes qui intéressent l’ANDèS

  • Donner accès la haute fonction publique aux docteurs

Le LMD met le doctorat au cœur de notre système de formation. Il serait opportun de profiter de cette harmonisation des diplômes pour permettre aux docteurs d’accéder  la haute fonction publique, ce qui est une revendication constante de l’ANDèS depuis sa création, et qui apporterait notamment un peu de dynamisme et d’idées novatrices dans les rouages de notre administration. Il est évident qu’une telle réforme se heurtera  des lobbies bien tables.

  • Favoriser les passerelles publics-privés

C’est également, depuis 1970, un des objectifs de l’ANDèS. Il y a sans doute un effet d’autocensure qui freine les docteurs susceptibles de faire le pas. Des tentatives se heurtent en outre  des barrières rages dans les grandes entreprises, chasses gardes d’écoles d’ingénieur (même constat que pour la haute fonction publique). Il existe des initiatives prometteuses pour aider les docteurs en ce sens, mais il y a encore beaucoup  faire. Il faudrait plus régulièrement mettre en avant des  » exemples  » de parcours de docteurs dans le privé, via une galerie de portraits, en valorisant auprès des médias le  » docteur en entreprise du mois « .

  • Inciter la mobilité

Etre recrût dans le laboratoire o l’on a fait sa thèse n’est pas sain en général. Il est important que les jeunes chercheurs acquièrent une autonomie scientifique. Les pratiques mandarinales semblent en repli, ce qui doit trek encouragé. Une initiative peut intéresser les enseignants-chercheurs désireux de changer d’établissement, il s’agit du MOUVE (la Machine Ouverte aux Universitaires qui Veulent Échanger : http://postes.emath.fr/ rubrique MOUVE).

  • Alléger les services d’enseignement en début de carrière.

Comme l’a dit Albert Fert, lors de la remise de sa médaille d’Or du CNRS le 8 janvier 2004  la Sorbonne en présence de Mme Claudie Haigneré, Ministre de la recherche et de la technologie, les activités de recherche et d’enseignement s’enrichissent mutuellement, MAIS lorsqu’il a commencé sa carrière, sa charge d’enseignement était d’environ trois heures par semaine, ce qui est compatible avec une activité de recherche. Un tel allégement d’enseignement fait partie des revendications récurrentes des syndicats depuis des années et cela me semble un point urgent et crucial. Des initiatives isoles sont prises dans des universités et il serait souhaitable de les généraliser !

  • Regrouper la collectivité des docteurs

Pour parvenir  ces objectifs, il serait important que la communauté des docteurs soit représenté et plus active dans les cercles de décision. Un tel travail de  » lobbying  » est rails par les associations de grandes colles qui se fédèrent au niveau national. Il serait intéressant que les colles doctorales, par exemple, qui structurent désormais la formation des docteurs et ont pour mission d’assurer leur suivi, suivent un tel exemple. Et l’ANDèS a justement pour objectif de représenter cette communauté.

 

S. Cordier, président de l’ANDèS